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  • Aurore

Entretien avec Delphine Brulez, Champagne Louise Brison

Dernière mise à jour : 29 août 2023

Delphine Brulez est installée depuis 2006 à Noé-les-Mallets au coeur de la Côte des Bars, en Champagne. Elle succède à son père à la tête du domaine familial initié par son arrière grand-mère en 1900, le Champagne Louise Brison. À son arrivée, Delphine a progressivement entamé le passage en bio des 15 hectares de vigne. D'inspiration bourguignonne, le domaine ne réalise que des champagnes millésimés, avec une vraie réflexion parcelle par parcelle, et de longs élevages en fût de chêne. Un travail d'orfèvrerie, révélateur à la fois de la singularité des millésimes et de celle des terroirs sur lesquels le domaine est implanté.


Pour découvrir ses cuvées, contactez l'équipe commerciale à contact@vinhop.com.

Qu’est-ce qui t'a conduit à la viti-viniculture ?


Louise Brison était mon arrière-grand-mère, donc nous nous inscrivons totalement dans une transition générationnelle. De mon côté, c’est la passion que mon père a toujours eu pour son métier qui m’a incitée à en faire à mon tour ma carrière. J’ai toujours aimé les visites avec lui, il avait systématiquement une anecdote particulière, un souvenir de famille etc…Je pense qu’au début, j’idéalisais beaucoup mon père et je rêvais d’être comme lui. Lors de mes études en œnologie, c’est vraiment là que j’ai découvert ce monde du vin incroyable avec toute la dimension sociétale liée au partage, à l’épicurisme. Depuis 2006, je m’efforce de comprendre mon métier et surtout de maintenir un équilibre qui est en constante évolution tout en relevant les challenges de l’évolution climatique afin que la future génération puisse continuer à faire ce beau métier !


Qu’est ce que tu dirais à la toi d’il y a 10 ans ?


Pas simple mais très bonne question ! Je me dirais d’être plus ouverte aux échanges dans ma région : en étant partie longtemps ailleurs, je n’avais pas vraiment gardé de liens autour de moi. Quand je suis revenue, j’étais vraiment accaparée par le domaine et je ne me suis pas assez intéressée a tissé des liens autour de moi avec des supers vigneron-ne-s. C’est chose faite aujourd’hui mais j’aurais aimé le faire bien plus tôt !


Quel est ton premier et/ou plus marquant souvenir de vin ?


J'avais tout juste 10 ans quand mon grand-père m’a fait goûter son vin rouge maison pour la première fois….Il avait beau avoir mis de l’eau dedans, c’était imbuvable ! Heureusement que je ne me suis pas arrêtée à ça !


Un souvenir marquant restera une dégustation à l'aveugle organisée en Bourgogne par un ami. J'avais pour ma contribution amené un millésime 2002 du domaine. Parmi les autres bouteilles (sous chaussette), il y avait un Salon 1997. Au delà d'une technicité parfaite, j'ai très rarement eu autant d'émotions et de vibrations sur une bouteille. J'ai d'emblée été transportée, et ce de manière très nette, alors que la dégustation était à l'aveugle avec donc tous les vins sur un même pied d'équité.


Qu’est ce que tu aimerais qu’on dise de tes vins ?


J'aimerais qu'on dise qu'ils ont de la profondeur et donc qu’ils se décryptent sur plusieurs niveaux. Qu’ils sont précis, avec une projection sur des accords avec des mets. J’aime la diversité de la gastronomie, c’est un vrai voyage à travers les régions et les cultures. Nos vins, grâce à la diversité des millésimes et de leur évolution dans le temps, s’accordent avec beaucoup de mets différents qui permettent de magnifier le plaisir de manger.


Quel autre terroir / cépage aimerais-tu vinifier ? Et pourquoi ?


La Bourgogne reste ma région favorite, et son magnifique Pinot Noir. Les Bourguignons ont réussi un tour de chef incroyable : celui d'avoir réussi à exprimer une multitude d’expressions de leur terroir, avec une grande précision. Le tout avec un seul cépage ! J’aurais du me marier avec un bourguignon pour réaliser ce rêve ;)


Que retiens-tu de ta formation ? Quels gestes continues-tu d'effectuer au quotidien ?


Elle commence à dater maintenant ! J'ai fait une formation classique DEUG de biologie puis le DNO (Diplôme National d'Oenologie), avant de compléter en école d'ingénieur à Bordeaux Sup Agro pour mieux comprendre la vie de la vigne au delà de la chimie du vin. Ce parcours m’a donné de solides bases de compréhension générale de la vigne et du vin. Mais ce que j’applique au quotidien tient plus de l’expérience et de la recherche quotidienne d’équilibre que d’une application de règles générales. Chaque parcelle est unique, il faut l’observer pour la comprendre, et essayer de maintenir son équilibre pour l’accompagner au mieux.


Comment épouse-t-on au mieux la nature ?


En l’observant, en l’accompagnant, mais surtout pas en voulant la diriger ou en étant interventionniste. Jamais de systématique !

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