Récapitulatif des vendanges 2025

Ça y est ! En ce début de mois d’octobre, les vendanges touchent à leur fin un peu partout en France… quand elles commençaient pour beaucoup l’année dernière. Les cépages à maturité tardive des climats les plus septentrionaux sont enfin ramassés (ex les Cabernets Sauvignon de la cuvée Laurasie du Château de Fosse-Sèche - nouvellement Fossa Sicca - ont enfin été ramassés au début du mois), et le botrytis à l’origine des plus grands vins liquoreux a fait l’honneur de son apparition cette année en Anjou Noir.

Chaque année, les vendanges marquent un temps extrêmement fort dans la vie de chaque domaine. Elles scellent le millésime passé, et esquissent les contours des jus qui en naîtront. Ce millésime 2025, riche en aléas climatiques (de plus en plus fréquents à cause du réchauffement de la planète) et autres surprises s’est clôturé par des vendanges plutôt précoces, mais très prometteuses en qualité et en équilibre. Les rendements, eux, ont été plutôt faibles (même si très légèrement supérieurs à 2024) à cause de la sécheresse estivale. Nous avons à notre tour tenté d’esquisser le portrait de ce dernier mois dans quelques régions, afin de vous donner une idée globale de ces vendanges.

Bonne lecture !

• Champagne :

  Région la plus au Nord (par endroits - elle se dispute parfois la place avec l’Alsace) du pays, la Champagne et son climat frais ont connu un millésime splendide. La pluie est tombée « quand il fallait », permettant ainsi aux sols calcaires de se gorger d’eau et de la restituer tout au long de l’année. Au Champagne Bérêche, les vendanges ont démarré le 26 août, et ont vu être ramenés en cave des raisins de très bonne qualité. Si la quantité a été assez aléatoire selon les parcelles (ex : rendement plus faible sur Ormes), les équilibres et (entre sucre et acidite) et maturités ont été plus réguliers : entre 11 et 11,9 degrés d’alcool potentiels mesures à la récolte ! Cette année revêt une signification particulière pour la famille qui a cueilli pour la toute première fois les raisins de leur nouveau vignoble en propriété situé à Verzenay, un terroir emblématique de la Montagne de Reims… que possédaient leurs ancêtres ! Partout, la récolte a été prometteuse : toutes les cuvées habituelles seront produites cette année. Stay tuned pour découvrir ce qu’il adviendra des « petits nouveaux » de Verzenay ;)

• Loire :

  La région court le long du fleuve de 1006 km, et revêt une grande variété de sols et de climats. Mais quels que soient ces derniers, la région dans son ensemble a été l’une des « grandes gagnantes » de ce millésime, avec une récolte plus que prometteuse. Par endroits malheureusement, quelques exceptions dues à la grêle sont à déplorer (ex Claude Riffault grêlé à 70%…). Globalement, pas mal de pluies, certes (surtout pendant les vendanges évidemment…), mais un vent et un ensoleillement suffisants pour assainir le vignoble et éviter que des foyers de maladie se développent. Résultat : peu de traitements (environ 5 seulement en moyenne en Touraine !)… surtout par rapport à 2024, qui avait été très humide et avait nécessité en moyenne 3 fois plus de passages. Au Clos Thierrière, en AOC Vouvray (Touraine), les vendanges ont démarré le 8 septembre avec un chai flambant neuf. La cuvée d’assemblage (Les Pleurs) a ouvert et ferme le bal, tandis que les parcellaires Sang de Roche et Petrichor ont été récoltés avec des maturités optimales, et de superbes acidités ici aussi. Le rendement, lui, est également plutôt satisfaisant, conforme à la moyenne des 5 dernières années : environ 30 hl/ha - qui aurait même pu être bien plus élevé si les conditions climatiques de l’année dernière avaient permis une meilleure mise en réserve de la vigne.

• Bordeaux :

  Ici aussi, les vendanges se sont faites précoces : environ 8 jours plus tôt que les années précédentes au Château Haut-Bergey. Bien que parsemée de pluies très fréquentes au mois de septembre, la récolte semble vraiment prometteuse. Ni les craintes ni les espoirs liés à ces dernières ne se sont réalisés : pas de pourriture, pas d’éclatement des baies… et malheureusement pas d’augmentation du volume non plus ! Les blancs (le Sauvignon Blanc ayant ouvert le bal des vendanges 2025, suivi par le Sémillon) laissent présager une grande fraîcheur (liée à une acidité haute dans les moûts). Les rouges de leur côté - tant les Merlots que les Cabernets - Sauvignons - présentent contre toute attente une incroyable finesse (malgré les peaux aussi épaisses que d’habitude) et un potentiel très très aromatique ! Le domaine pourra même produire des cuvées qu’on n’avait pas vues depuis longtemps ! Vous pouvez d’ores et déjà manifester votre potentiel intérêt futur à votre commercial.

• Provence : le Sud de la France a été forcément plus touché par les grandes chaleurs estivales que le reste du pays… mais les pluies du debut d’été ont permis d’éviter les dégâts ! Chez Julien Castell, à Bandol, les pluies couplées aux différentes techniques de prévention et protection de la vigne des températures élevées (différentes car adaptées aux particularités de chaque parcelle) ont permis d’obtenir de belles acidités dans les raisins, que ce soit en blanc ou en rouge. Ici aussi, les peaux étaient plutôt fines cette année, promesse de jus fins légers en tanins et très aromatiques. Les pépins (et rafles) étaient eux très mûrs, sans ce côté végétal parfois trop prononcé. De belles maturités (avec un début de vendanges seulement le 3 septembre : un record vu la région !) garantissant des arômes puissants équilibrant à merveille les hautes acidités… et qui réconforteront sûrement vignerons et clients face aux faibles rendements ? En tous cas, pas de panique : si le volume de For My Dad rouge risque d’être moins important en 2025, For My Dad 2025 en blanc et en rose répondront bien présents à l’appel ! De multiples macérations sont également prévues…

Maintenant, patience… Il vous faudra encore attendre au moins quelques mois pour goûter au fruit (vinifié bien sûr) de cette belle récolte, le temps que levures et repos en cave fassent leur travail !